Rien ne ressemble plus a la vive persuasion que le mauvais entetement: de la les partis, les cabales, nos heresies

Rien ne ressemble plus a la vive persuasion que le mauvais entetement: de la les partis, les cabales, nos heresies

L’on ne pense pas forcement constamment d’un aussi sujet: l’entetement et le degout se suivent de pres.

Les grandes choses etonnent, ainsi, les petites rebutent; nous nous apprivoisons au milieu des unes et les autres avec l’habitude.

Deux choses toutes contraires nous previennent egalement, l’habitude et la nouveaute.

Il n’y a rien de plus bas, et qui convienne plus au peuple, que de parler en des termes magnifiques de ceux memes dont l’on pensait tres modestement avant un elevation.

Notre faveur des princes n’exclut jamais le merite, et ne le suppose nullement aussi.

Il va i?tre etonnant qu’avec tout l’orgueil dont nous sommes gonfles, et la haute opinion que nous avons de nous-memes ainsi que la bonte de notre jugement, nous negligions de nous en servir Afin de prononcer sur le merite des autres. La vogue, la faveur populaire, celle du Prince, nous entrainent tel 1 torrent: nous louons ce qui est loue, bien plus que et cela est louable.

Je ne sais s’il y a rien au monde qui coute davantage a approuver et a louer que et cela est plus digne d’approbation ainsi que louange, et si la vertu, le merite, la beaute, les bonnes actions, les beaux ouvrages, ont 1 effet plus organique et plus sur que envie, la jalousie, et l’antipathie.

Ce n’est nullement d’un saint dont votre devot sait penser du beaucoup, mais d’un autre devot.